6 décembre 2009

A long time ago, in our very own galaxy...

Public Enemies, de Michael Mann
Transformers 2, de Michael Bay


Si l’on ignore Vidocq – et personne ne peut décemment nous en vouloir – la nouveauté de Public Enemies tient à l’emploi de la caméra numérique haute définition dans une époque passée. Jusqu’à présent, le numérique était consubstantiel de notre époque, et un film en numérique était censé donner l’impression d’avoir été filmé avec les moyens d’aujourd’hui, after-shock perpétuel des images du 11-Septembre et de celles de la guerre en Irak. Le numérique est aujourd’hui décollé de notre temps, et la haute technologie appliquée au passé, que l’on n’aura jamais vu d’aussi près. Mann a beau vieillir son image, nouvelle manière de la modifier comme il aime tellement le faire, ce n’est jamais qu’un moyen de glorifier le numérique actuel. Fameux plan de Johnny Depp au cinéma devant Clark Gable ; le cinéma d’hier face au cinéma d’aujourd’hui : l’homme des années 30 filmé par les années 2000 face à l’homme des années 30 filmé par les années 30. Paradoxe de deux époques en une seule, de deux images en une seule. On retrouve la technologie dans le passé dans l’inepte Transformers 2 : les Transformers et leur technologie de pointe sont parmi nous depuis toujours. La photo d’une auto des années 30 l’atteste : elle était déjà un Transformer. Quant au tout premier d’entre eux, il était la première roue, et ne se transformait en rien. Encore et toujours la réécriture des légendes. C’est le principe de Star Wars : le passé du futur. A long time ago, il y avait déjà la vitesse lumière ; sous entendu : je vous raconte cette histoire depuis un futur très, très éloigné. Mann et Bay racontent un passé où il y avait déjà le numérique, où il y avait déjà des Transformers, déjà des caméras HD. Bientôt nous verrons Spiderman se percher entre les échafaudages de Notre-Dame en construction, et Batman veiller sur Rome aux côtés de Marc-Aurèle.

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