28 juin 2010

L'anti-guide médisant de la Fête du Cinéma 2010


En ce moment, je dévore un pavé qui s'appelle Le Nouvel Hollywood. Peter Biskind, journaliste américain, y raconte comment Lucas et Spielberg ont été les "chevaux de Troie" des studios, en faisant des films grand public - Star Wars, Les Dents de la Mer - qui ont montré aux producteurs que la pub et les produits dérivés, il n'y a que ça de vrai. Seulement voilà, Lucas et Spielberg sortaient leurs films à une époque où des artistes purs et durs étaient encore en train de pirater le système. Ce qui plaçait la barre assez haut. Biskind explique ensuite que les années 80 ont été une débandade : tout un tas de films de studios débilitants ont pris le dessus.

Bon, je ne vais pas vous raconter ma vie, ni la fin du livre. Je vais plutôt faire une ellipse.


-- hop --


Nous voilà en juin 2010. Les films sont à 3 euros. Les multiplexes se gavent d'ados en début de vacances, de bacheliers enfin libres comme l'air. Il fait chaud, ils cherchent la climatisation des salles obscures. Et que vont-ils voir ?
Voici les films actuellement proposés par le multiplexe de base. Il est situé en province, les films y sont en VF.
C'est un peu comme le jeu de l'oie. Choisissez une salle, choisissez une case, et reportez-vous à la règle.

1. L'Agence Tous Risques
2. Sex & the City 2
3. Fatal
4. Les Meilleurs Amis du Monde
5. Prince of Persia
6. Kiss & Kill
7. Hatchi
8. Streetdance 3D
9. Top Cops
10. Robin des Bois
11. Copie Conforme
12. Camping 2
13. Bébés
14. La Tête en Friche
15. The Crazies

Il va de soi que je n'ai pas vu tous ces films. Bienvenue sur Mauvaises Langues !

1. Depuis trois ou quatre ans - depuis 300, en fait - les remakes de films des années 80, ou le retour de héros des années 80, sont très nombreux. Rambo, Indiana Jones, John Mac Clane, Terminator, tout ça, c'est des années 80 plus ou moins bien décongelées. La décennie de la débandade s'affiche cette été à travers L'Agence Tout Risques, série diffusée entre 1983 et 1987. Un critique a dit pour le défendre que si on n'aime pas voir un tank tomber du ciel et allumer un avion au passage, c'est qu'on a un sérieux problème avec le cinéma. Voyez le genre d'argument auxquels sont réduits les défenseurs de ce film "qui ne se prend pas la tête" - comprenez "qui n'a aucune ambition". Ce qui me pose beaucoup plus de problèmes qu'un tank dégommant un avion en plein vol, en fait.

2. Sex & City 2 est, paraît-il, un supplice. Du shopping, de la futilité, 2h26 durant. Il fallait bien battre Confessions d'une Accro au Shopping, sorti l'année dernière (1h44). Et rivaliser avec Kate Hudson, Sandra Bullock, Jenifer Aniston et Jennifer Lopez. Faire mieux, faire pire. Le concept de bourrin appliqué au film de filles.














... no comment




3. Fatal est un film de Mickaël Youn. Les six premières minutes sont visibles sur Youtube et Allociné. Attention : c'est pas drôle, mais ça fait rire. Ce qui est un peu gênant. La parodie est paraît-il acerbe, mais la plupart des jeunes - j'ai vérifié - ne savent pas forcément reconnaître une parodie quand ils en voient une. D'où l'intérêt pour les banquiers de laisser Youn faire aussi con qu'il veut. Sympathique.

4. Les Meilleurs Amis du Monde est un film de beaufs, formaté pour un dimanche soir de fin août 2012 sur TF1. Résultat du concours du plus mauvais scénario d'une classe de CM1 (ils ne disent pas laquelle). Les répliques sont d'une insultante banalité. Et les acteurs, dont Marc Lavoine qui a passé trop de temps aux Enfants de la Télé, et se croit drôle, cachent en réalité assez mal leur désespoir. On rit avec des WC, du Paic Citron, des assiettes-souvenirs, des blagues de Camping, mais sans l'humour. ... J'en ai déjà trop écrit.














5. Prince of Persia est le Jerry Bruckheimer de la saison. On y est allé avec au moins l'espoir de se rincer l'oeil. Eh bien non. Joyeux 2010 ! Il s'agit du premier film quasi-interactif : le personnage passe son temps à sauter comme Supermario sur Game Boy, on a l'impression d'être assis à côté d'un gosse de 7 ans qui nous aurait piqué la manette et dirigerait Jake Gyllenhaal. Y compris dans les scènes de comédie. "Ecoute ton coeur", "ton destin sera ce que tu en feras", on n'avait pas entendu autant de sérieux dans cette prose-là depuis des années. Mais alors pourquoi ? Après Pirates des Caraïbes ou Le Seigneur des Anneaux, pompés par Prince of Persia, pourquoi laisser passer ça ? Parce que Newell ne se mesure pas aux cinéastes, mais aux créateurs des séquences animées d'entre-niveau, dans les jeux vidéo. Sur le plateau, c'est un spécialiste de la console qui a été invité. Pas un spécialiste des films. Ceci explique cela.

6. Kiss&Kill : plagiat. Cf. bande-annonce de True Lies, sur le dernier post de Noémie.

7. Hatchi ? Le film avec le chiot ? Il y a Les Moissons du Ciel au Max Linder, de Terrence Malick, réalisé en 1978 pendant la grande époque dont parle Peter Biskind : si vous voulez du Richard Gere, ça vaudra mieux. (c'est son premier film, il y est sublimissime). Quant au film à chiot, on dirait bien que Monsieur Lasse-Le Chocolat-Hallström a voulu faire de la fondue avec une boule de poils en lieu et place de Depp et Binoche. Bon appétit.

8. Streetdance 3D a coûté 7 millions de dollars. Quand on connaît le prix de la 3D, on a une idée du budget consacré au scénario, aux décors, aux techniciens, aux acteurs - exception faite de Charlotte Rampling, seule actrice à ma connaissance capable de dire qu'elle aura joué pour Visconti, Boorman, Chéreau, Allen, Oshima et Giwa, Max Giwa, réalisateur de ce gala de fin d'année.

9. Top Cops. Je n'aime pas quand on ne sait pas vraiment si Bruce Willis essaie de relancer sa carrière, s'est soumis à un rôle alimentaire pour se payer un avion, ou s'adonne juste à ces films de flics qui sont ses plaisirs coupables. Une chose est sûre : le partenaire black de la tête d'affiche blanche n'est pas bon signe. Il signifie quotas, il signifie studios. Il signifie retour débile aux années 80. Revoyez L'Arme Fatale.

10. Robin des Bois ? Sauvés... Les ridleygrammes des scènes européennes au début de Kingdom of Heaven ont été transformés en images d'Epinal - je pense au siège du Château Fort d'ouverture, mais aussi à la sortie de Max Von Sydow. S'y ajoute l'humour du scénariste Brian Helgeland, réalisateur de Chevalier, comédie médiévale qui commençait aussi par le vol d'un titre de chevalier par un groupe de brigands. Heath Ledger tenait le rôle de Russell Crowe.


Le film est une réussite, pourtant le point de départ n'était pas bien différent de celui de Prince of Persia : il s'agissait de faire mieux qu'une source officiellement mauvaise, les séquences animées d'un jeu vidéo d'un côté, le film de Kevin Costner de l'autre. Newell a cédé à la paresse, tandis que Scott a profité de l'absence de pression pour se surpasser. Absence de pression ne signifie pas, chez lui, absence d'ambition. Barry Lyndon résonne parfois de manière discrète : lorsque Robin lance un "I love you, Marianne", d'une voix digne d'un autre Barry, avant de partir chevaucher, déclaration désinvolte qui résonne comme le "Ich liebe dich, mein Liebchen" de Barry Lyndon abandonnant sa fermière. Autre écho de Kubrick lorsque la ballade irlandaise de l'amourette avec la cousine de Barry est jouée par Petitjean (oui, c'est là que vous l'aviez entendue).
Et puis, il y a la forêt. Homme libre, toujours tu chériras les bois. Y compris celui de la lance plantée dans le ventre de Loxley, écho aux arbres de l'arrière-plan. Tant que tu y es, tu chériras aussi ce sourire de Mark Strong recevant la flêche de Robin en travers de la gorge. Même le bad guy s'incline et sourit devant le talent de l'artisan de son trépas. Le seul à pouvoir l'abattre d'aussi loin, le seul à lui offrir une aussi belle mort. C'est le cavalier salut du réalisateur à son public : mesdames et messieurs, un film de Ridley Scott.

11. Copie Conforme vous donne envie de dire du bien des multiplexes. Kiarostami projeté en dehors des salles d'art et essai ! George Lucas avait raison, le pognon sauve les auteurs ! Manque de pot, quittes à vouloir vous intéresser au cinéma iranien, vous auriez mieux fait de regarder A propos d'Elly. Copie Conforme n'est qu'une dissertation. Lue à voix haute et en images. Juliette Binoche rappelle, si besoin était, qu'aucune raison valable ne justifie qu'on ne soit pas amoureux d'elle. Mais elle est une actrice entre les mains d'un simple philosophe qui se moque bien de sa richesse et de sa virtuosité, lui qui ne s'intéresse qu'à son mystère, ses petits jeux de caméra et ses effets de son à la Kubrick - mais en plus petit.


12. et 14. Camping 2, La Tête en Friche, sont ce qu'on appelle des films français. Au mauvais sens du terme. C'est-à-dire que le f de films correspond surtout au f de folklore. Folklore français d'avant-grandes-vacances, d'avant-embouteillages. La plage avant la plage, la campagne avant la campagne. Si vous êtes riche et que vous voulez jouer au pauvre, si vous êtes citadin et que vous voulez jouer au rural. Si vous prenez un plaisir coupable à voir Frank Dubosc en slip et Depardieu en masse.

13. Bébés. Il y a les vidéos de lapereaux sur Youtube, et il y a ça. L'absence de sous-titrage et le cadrage au ras du sol vous plongent dans la tête de ces bébés qui se donnent tant de mal pour donner un sens au babil et aux gesticulations qui les entourent - un peu comme Di Caprio dans Shutter Island, en fait. Mention spéciale pour les bébés de Namibie et de Mongolie, loin des normes de sécurité européenne, dont les occupations font parfois frémir le spectateur parano de nos latitudes. J'ai cru entrevoir, dans la scène d'ouverture où deux bébés namibiens se disputent pour une bouteille en plastique, quelque chose comme une référence à Les Dieux sont tombés sur la tête, de Jamie Uys, un film botswanais de 1980 qui raconte comment une bouteille de coca tombée du ciel sème la discorde dans un éden indigène. Mais qui s'en soucie ? Avec Dragons, c'est aussi le grand documentaire du moment sur les chats.

15. The Crazies passe au Publicis, la salle la mieux climatisée de Paris. Les sièges en cuir retiennent une fraîcheur qui vous plongera dans l'extase, avant que ne débute ce remake de Romero qui vous servira des visages mutilés à la truelle et quelques velléités de refaire Phénomènes, dernier chef-d'œuvre de Shyamalan. Au mieux, vous vous régalerez de Timothy Oliphant, qu'on aime beaucoup depuis son rôle de méchant amoureux dans Die Hard 4.

Juin 2010, quoi.

Heureusement, il n'y a pas que les multiplexes - bonne fête du cinéma à tous !


Camille

20 juin 2010

Sous l'Océan 1 : USS Alabama/U-571

Souvenez-vous. Avant que les gens ne fassent semblant de se sentir obligés de parler de foot, tout ça parce que la coupe du monde n'arrive que tous les 4 ans. Alors que finalement, ça revient vite. Et que ces incapables ---
Souvenez-vous : la Corée du Sud avait coupé tout commerce avec la Corée du Nord, qui lui avait torpillé une corvette. Naufrage, dizaine de morts. La Corée du Sud, et son secrétaire général de l'ONU. La Corée du Nord, et ses accords nucléaires passés avec l'Iran.
Alors, j'ai revu USS Alabama, un film de Tony Scott (le PETIT frère de Ridley), sorti quand j'avais 9 ans.
Et, surprise, il y avait à côté, sur mon étagère, U571 et K19 : ce que l'on appelle de manière un peu alambiquée et prétentieuse dans le jardon pseudo-pédant des aspirants scribouillards élongateurs et écarticulateurs de pauvres phrases, des FILMS DE SOUS-MARIN.


USS Alabama s'appelle Crimson Tide en VO : marée écarlate. C'est très joli, mais c'est moins cohérent avec la loi française qui veut que tous les films de sous-marin portent un nom de vaisseau (c'est la raison pour laquelle je snobe le film qui aurait dû simplement s'appeler Octobre Rouge, de John McTiernan, 1990).
Parce que le film de sous-marin est un genre, qu'il a ses lois, et que j'ai l'intention de nous faire plaisir, voilà donc, pour Mauvaises Langues, ce que nous appellerons le tag "SOUS L'OCEAN", et qui vous plongera, en ces chaudes journées d'été, dans les profondeurs glaciales des eaux bleues du monde politique.


Pacifique, 1995.

Après un lever de rideau constitué de quelques considérations aussi militaires que nécessaires, le sous-marin s'élance, et une pièce de théâtre débute. Classique avec ça : unité de temps, d'espace, d'action. On ne sortira pas du vaisseau, ni des quelques heures pendant lesquelles hésiteront brillamment Gene Hackman et Denzel Washington autour de l'épineux sujet du déclenchement de l'apocalypse nucléaire. Un bug a interrompu une transmission, on ne sait pas si la surface en a donné l'ordre ou non. C'est embêtant.
Jeu sur la claustrophobie, qui est aux films de sous-marin ce que les super-pouvoirs sont aux films de super-héros. Ici poussé à son paroxysme : vous ne remonterez pas à la surface tant que les héros ne seront pas remontés. Quand les problèmes seront réglés, en revanche, la remontée sera brutale comme un deus ex machina (ici, humani ex mare, passez-moi les déclinaisons).
Puisqu'au théâtre, vous ne bougez pas de votre fauteuil, USS Alabama s'en tient aux plans fixes, cantonne sa mise en scène au seul jeu sur les couleurs : bleu, rouge, vert.


Lors des considérations nécessaires du début, Denzel Washington donne une citation très commode : de nos jours, "enemy is war itself" (l'ennemi est la guerre elle-même). Ce qui permet de respecter la loi des 3 unités en ne montrant pas le moindre Russe. Le problème ne vient pas de la nation opposée, mais de l'homme qui veut la paix (Washington) opposé à celui qui veut la guerre (Hackman). C'est joli tout ça, et on se prend à sourire lorsqu'on remarque que, peu avant le conflit entre le Black pacifiste et le Blanc belliqueux, l'exhortation au courage des marins s'était dite en ces mots : "Go Bama !" - 'Bama pour Alabama, n'est-ce-pas.


C'est l'autre constante des films de sous-marin. Le huis-clos oblige l'histoire à reposer sur les relations entre personnages. Gene Hackman contre Denzel Washington dans USS Alabama, Matthew Mac Conaughey et Bill Paxton dans U571.


Cédons à présent au jeu des comparaisons, qui me démange depuis le début. Ce jeu sur les tensions entre individus se manifeste dans les deux films que j'ai vus par une réplique récurrente cristallisant les tenants et les aboutissants de ces histoires de translation du pouvoir. La démocratie que sont censés protéger les sous-mariniers ne les concerne pas. Sous la surface, la monarchie est en vigueur. Hackman : "We're here to protect democracy. Not apply it." (on est ici pour protéger la démocratie, pas l'appliquer). Cinq ans plus tard, Matthew Mac Conaughey : "We're not in a democracy !"


C'est toujours un huis-clos, même si U-571 essaye de balader sa caméra dans tous les sens, pour jouer de tous les travellings dont Tony Scott s'est privé.


Atlantique, 1942.

U-571 est un film pompier. Trompettes, bravoure, explosions en multi-angle... C'est que, contrairement à ce que vous pourriez croire, 1942 ne se situe pas entre 1941 et 1943, mais entre 1998 et 2001. C'est-à-dire entre Il faut sauver le Soldat Ryan et le 11-Septembre. Entre ce qui en fit, à l'époque, un film de guerre plutôt inspiré (gros succès critique), et ce qui en fait aujourd'hui un film de guerre désuet, naïf.

Procédons méthodiquement.

A) U-571, post-Soldat Ryan.

Avec le chef-d'œuvre de Spielberg, Hollywood s'est mis à piocher ses scénarios dans les batailles de la Seconde Guerre comme un enfant de 6 ans dans les gâteaux Delacre de sa mamy. J'ai l'air de me moquer, mais, à l'exception de Windtalkers (John Woo, 2001), j'aime beaucoup La Ligne Rouge (Terrence Malick, 1998), Pearl Harbor (Michael Bay, 2001) et surtout le diptyque Mémoires de nos Pères/Lettres d'Iwo Jima (Clint Eastwood, 2006). Et U-571 (Jonathan Mostow, 2000), oui.
L'influence de Soldat Ryan dans U-571, c'est l'incarnation, la livre de chair payée au réalisme. Exit les ennemis abstraits d'USS Alabama. Dans U-571, l'ennemi est visible, butable. J'avais déjà parlé de Jonathan Mostow sur Mauvaises Langues, au moment de Clones. Histoire de monde virtuel incarné dans le monde réel. U-571 fonctionne pareil : il incarne les ennemis qui n'étaient que virtuels à l'époque d'USS Alabama.
En plus des travellings, Mostow accomplit tout ce que Tony Scott n'avait pas fait, et en particulier le changement de point de vue. Le sous-marin plonge, puis remonte, puis plonge à nouveau. On change de sous-marin en cours de route, on adopte le point de vue d'un avion, d'un cuirassé nazi... Il faut le voir, ce sous-marin. Rendre sensible l'engin, booster le genre pour le rendre excitant - ce qui n'est pas l'adjectif auquel on pense spontanément à l'idée d'un film dans un sous-marin. Contrairement à l'ouverture d'USS Alabama, composée d'images d'archives, Mostow immerge donc directement son spectateur dans la jouissance du genre, au cours d'une scène de torpillage dont l'aboutissement n'est pas tant l'explosion du navire visé que le fameux plan emblématique qu'est le point de vue du périscope.

boum

Les films post-Soldat Ryan que j'ai évoqués sont conçus comme des hommages, ce qui explique en partie leur lyrisme. Dans USS Alabama, le grand moment, c'était l'immersion, accompagnée d'un chœur masculin entonnant avec dignité et l'objectif très marqué de vous foutre des frissons la prière aux marins chantée par Kate Winslet à la messe, dans Titanic : "... for those in peril on... the sea..." Et l'antenne de l'écoutille disparaissait lentement sous la surface. Dans U-571, l'immersion est filmée du point de vue du sous-marin (mise-en-scène minimale). Le moment d'épanchement lyrique, c'est le départ des soldats, accompagné par une musique copiée/collée du thème composé par John Williams pour Soldat Ryan. A une note près. Dieu que c'est pompier !

et donc

B) U-571, pré-11-Septembre.

Pour faire simple, cela tient au manichéisme généralisé. U-571 est un film de guerre marqué par une naïveté d'avant-guerre facile à repérer :
- personne ne meurt d'une mort absurde (on passe le flambeau, on se rachète, on sauve l'équipage)
- les méchants sont très méchants (scène où les nazis fusillent des naufragés anglais)
- le meurtre de ceux-ci ne pose aucun problème à personne (Thomas Kretschmann, abonné au rôles de nazis - Le Pianiste, La Chute, Walkyrie - y passe quand-même assez brutalement).
Parler de ça aujourd'hui n'est pas innocent. A l'instar des productions Besson qui ne connaissent pas la honte (Taken, From Paris with Love), Hollywood se remet à servir un discours puéril (GI Joe, Le Choc des Titans, Iron Man 2, Prince of Persia...) que la chute des tours lui avait appris à nuancer (tous les films de vengeance : Spiderman, Batman Begins, A Vif, Kill Bill, Gran Torino...)

U-571 brille surtout pour la séquence qui lui a rapporté l'Oscar des meilleurs effets sonores : à une heure et demie de film, le sous-marin doit plonger au-delà des 200 mètres de profondeur. La trouille est alors construite autour du concert de grincements produits par les frêles parois métalliques assaillies par la pression. Pas de musique pendant un certain temps, juste les bruitages. Un vrai bonheur.

Reste K-19 sur mon étagère. K-19, c'est du Katryn Bigelow (vous la connaissez : première réalisatrice oscarisée, pour Démineurs). Et je suis curieux. Parce que, je résume : avant Soldat Ryan : menace abstraite, guerre froide. Et avant le 11-Septembre : menace concrète, mais naïve. K-19 est sorti trop peu de temps après la chute des tours pour en avoir véritablement pris compte, changeant la menace concrète naïve en menace concrète inquiétante, façon terrorisme. Le film de Bigelow marque cependant un retour à la Guerre Froide du premier tome de notre mignonne petite trilogie.
Alors, je suis curieux.
Je vous tiens au courant

Camille

17 juin 2010

On en prend d'autres et on recommence.

Personnellement, je ne vois pas l'intérêt de racheter du neuf discount quand on a un très bon vintage.


True Lies, de James Cameron, 1994.



Kiss & Kill, de Robert Luketic (L'Abominable Vérité, Sa mère ou moi... ô_O), 2010.


Noémie.

14 juin 2010

Les dragons sont des aigles/ serpents/ poneys/ panthères/ chats comme les autres.

Du reptile au félin en passant par le rapace et l'équidé, les dragons se suivent et ne se ressemblent pas. Sauras-tu retrouver le nom de chaque espèce représentée ?

5. Harry Potter & The Goblet of Fire, Mike Newell, 2005.


4. La Belle au Bois Dormant, Clyde Geronimi, 1959.


3. Enchanted, Kevin Lima, 2007.


2. Reign of Fire, Rob Bowman, 2002.


1. How to train your dragon, Dean DeBlois & Chris Sanders, 2010.

Noémie.



Réponses : 1. Chagon. 2. Drathère. 3. Draney. 4. Drapent. 5. Magyar à pointes.