24 octobre 2011

Tintin, un film de John Williams

ou : une petite analyse polie et succincte de la bande originale-music-from-the-motion-picture du Tintin de Spielberg, vu par John Williams

ou : vivement Tintin !²

Le premier constat semble une évidence : la musique de Tintin et le Secret de la Licorne ressemble plus à celle des Indiana Jones que celle d’Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal. La raison en est simple : Spielberg a découvert Tintin en 1981, quand un critique français l’évoqua pour décrire Indy aux français. A ceux qui sont aussi impatients que moi, la liste des morceaux donnera un ultime avant-goût du film, sans pour autant rien spoiler.


***

  1. The Adventures of Tintin : Du swing au clavecin. Du Williams jazzy comme on en avait pas entendu depuis l'exceptionnelle BO de Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban. Quant au clavecin, il vient sûrement du bazar des frères Loiseau, découvert derrière un mur à la fin du Secret de la Licorne...
  2. Snowy’s Theme : On se rappelle que le thème le plus célèbre des Harry Potter s’appelle Hedwig’s Theme, c’est-à-dire que Williams met ses meilleures armes dans la composition dédiée au sidekick animal. Résultat ? Quelques pitchs de Minority Report, et surtout beaucoup de coupures au piano. On dirait du Saint Saëns. Léger comme le thème du 3e Indiana Jones. Bonheur. Le piano évoque bien des notes blanches, pour le clavier : idée lumineuse pour incarner Snowy, ou Milou, le chien blanc comme neige. Qui introduit quand-même des solos à la Schönberg en plein milieu de l’ensemble symphonique.
  3. The Secret of the Scrolls : Plus sombre, mais toujours léger. Harry Potter 3, toujours. On songe aussi au thème du Batman de Danny Elfman, au début (je crois qu'il s'agit en fait du thème de Haddock).
  4. Introducing the Thompsons/Snowy’s Chase : Arrivée de l’accordéon avec les Dupont. Toujours un jeu sur les pizzicati en tapis de cordes et une petit mélodie sautillante qui évoque certains passages de Minority Report, en particulier le moment où Tom Cruise court après son œil. Le piano revient, assez nouveau chez Williams, et donne un vrai côté Saint Saëns, on le répète ; Carnaval des Animaux à fond. Dès que les cuivres reviennent, on quitte Minority Report pour retourner chez Harry Potter. Et ces cordes ! C’est Indiana Jones et la Dernière Croisade ! Voilà une bande-originale extrêmement riche. Pour la première fois depuis longtemps – et beaucoup plus, paradoxalement, que sur Indiana Jones 4, qui était encore très influencé par les scores très sombres de Munich et de La Guerre de Mondes – Williams renoue avec le jazz et la légèreté qui avait un peu disparu depuis Minority Report.
  5. Marlinspike Hall (Marlinspike = Moulinsart) : Toujours pas de vrai grand thème. De la musique libre. Comme un score improvisé face à l’écran, vraiment. Cinéma des débuts. Spielberg aussi joue au muet ; contrairement à ce que l’on serait tenté de faire, il ne faut pas opposer The Artist et Tintin ! Pas de thème, c’était le truc de La Guerre des Mondes. Attendons.
  6. Escape from the Karaboudjan : Des moments de Jurassic Park ici ! Grande scène de poursuite, timbales, cuivres ominents, tout est là.
  7. Sir Francis and the Unicorn : Entrée un peu mystique, façon Minority Report, encore un peu de Batman, et puis ça devient sérieux ! Musique de la bande-annonce ! C’est là ! C’est le thème aventureux, le vrai grand thème, le voilà ! Et qu’est-ce que ça donne ! Sublime ! Grandiose ! On se croirait soudain dans Star Wars !
  8. Captain Haddock takes the oars : Moment de pause. Morceau plus calme, plus lent. Un pont.
  9. Red Rackham’s curse and the treasure : Le plus long morceau, 6 minutes 10, passe du cartoon au film à grand spectacle toutes les trois mesures. Grosse citation d’Indiana Jones et la Dernière Croisade à la fin.
  10. Capturing Mr.Silk : Piano, accordéon, tout est là. On se croirait au théâtre. Le mot que je cherche est « ludique ».
  11. The Flight to Bagghar : Cette musique est constamment au taquet. Le film doit être un enchaînement de scènes d’action, de mouvements, continu. Des morceaux aussi vifs, même sur Indiana Jones 4 il n’y en avait pas plus de 5 ou 6. Là, il n’y a que ça, quasiment.
  12. The Milanese Nightingale : Introduction de la Castafiore. Et moment Ratatouille (d’ailleurs, le seul compositeur susceptible de prendre la suite de Williams pour Spielberg un jour est, à mes yeux, Michael Giacchino ; ce n’est pas un hasard s’il est le compositeur de Ratatouille, et surtout de Super 8, le film-Spielberg d’Abrams sorti cet été.) Il y a toujours un moment, dans les John Williams, où il imite d’un coup d’un seul un autre genre de musique. Comédie musicale dans Le Temple Maudit, musique péruvienne dans Indy 4, musique médiévale dans Harry Potter 3… Là on est en plein music-hall. Rappelle le marivaudage d’Indy dans Le Temple Maudit, justement.
  13. Presenting Bianca Castafiore : Voilà. Rossini et Gounod dirigés par John Williams, et Renée Fleming qui fait le clown en Castafiore. Bonheur. Plus une bruyante surprise en fin de morceau !
  14. The Pursuit of the Falcon : Voici venir un nouveau morceau de bravoure ! Le deuxième après le 9 ! Transition géniale, sur les 15 premières secondes, de Gounod à Williams, qui repart de plus belle, et à la flûte traversière (instrument majeur de Harry Potter 3). Ces deux scores servant clairement de matière première à Williams, Indiana Jones 3 vient donc juste après : on s’attend à entendre (à voir !) le Scherzo pour Motorcycle et Orchestra commencer à tout moment (il y a d’ailleurs dans le film une scène de side-car, comme dans La Dernière Croisade). Finalement, c’est une scène d’action très Indiana Jones qui prend le pas, pour s’achever sur un finale grandiose. Evidemment.
  15. The Captains counsel : Nouvelle pause. Morceau lent, noble. A 1 minute 19, l’impression que Williams cite le générique du dessin animé Tintin.
  16. The Clash of the Cranes : Troisième assaut du Général Williams. Au bout d’une minute, le thème est rejoué de manière martiale, comme on l’aime chez Williams, grand compositeur de marches militaires (chef-d'œuvre ici). On nage en plein Mahler (quel pied). Et puis aussitôt, ça s’élève et ça brille, on dirait de la science-fiction.
  17. The Return to Marlinspike/Finale : L’action s’apaise, malgré un début qui ressemble à un générique. Le piano derrière, c’est toujours Milou. La dernière fois qu’on en avait entendu, c’était dans La Guerre des Mondes. Mais c’était un piano sinistre, morbide. Ici, c’est son revers joyeux.
  18. The Adventure continues : Début de générique à la Mission : Impossible ! Et puis, le thème à nouveau, joueur, amusant, comme celui des Aventures de Mutt sur Indiana Jones 4. Et Tintin est en effet à nouveau ce jeune aventurier, Mutt Williams coiffé autrement et toujours accompagné d’un vieux grognon, Haddock en Indy. Comme tout le monde aime le dire bêtement à chaque nouveau film de Spielberg : tout cela est très spielbergien.

Le verdict est sans appel : WELL DONE AGAIN, DEAR JOHN !

Camille.

P.S. : Troisième post successif autour de Tintin. I know. Pourtant j'aime autant vous prévenir, malgré toute cette impatience, je ne posterai rien sur le film lui-même le jour de sa sortie, ni dans les jours qui suivront. Parce que c'est les vacances !

22 octobre 2011

Voir Steven Spielberg et mourir

22 octobre 2011, première mondiale de Tintin au Grand Rex. Ce qui suit est une tentative de pseudo-live-blogging...


On se sent toujours un peu bête au moment d'attendre derrière les barrières avec le poster Tintin qu'on vous a distribué, parce qu'on a en tête les images d'adolescentes hurlantes massées contre les grilles de Trafalgar Square, pour les avant-premières des Harry Potter. Alors je me sens d'autant plus bête quand la télé nous filme, et puis je suis aux premières loges, vraiment.

La télé coréenne veut demander à des français ce que représente Tintin pour eux... Mais ici les Français parlent pas anglais... Moi je me fais tout petit... Finalement c'est un type de Philadelphie qui prend le micro : clairement, le succès de Tintin outre-Atlantique est assuré. Le sortir d'abord en Europe n'est pas une manière de tâter le terrain ou de préparer les Américains, c'est un simple hommage. Le mec, tout Américain qu'il est, trouve les histoires fun et exhilarating et for all ages. Je me demande du coup ce que représente Tintin pour moi. Une BD qui a toujours été dans ma chambre lue entre un Lucky Luke et deux Astérix, rien de ABSOLUMENT FABULEUX, comme tout le monde a l'air de le trouver. Je me souviens surtout des dessins animés, à vrai dire, Le Temple du Soleil et Tintin au Tibet en tête ; Tintin c'est aussi une literie un peu ridicule et le jeu de Game Boy le plus inchiable de la Terre ; mais je n'ai jamais autant aimé Tintin que depuis que Spielberg s'en occupe. Au final, les Américains ont peut-être un amour plus prononcé que les Français pour Tintin parce qu'ils le voient comme un héros exotique, là où nous aurions plutôt tendance à voir un pilier de notre culture, un fondamental des bibliothèques municipales, ce qui est un peu moins séduisant.

Les gardes mettent de plus en plus de barrières. De 19h à 20h30, pas grand chose. Beaucoup de journalistes asiatiques, dont une journaliste japonaise survoltée avec une houppette pas croyable








<-- ici, vous voyez






Marie-Josée Croze passe et fait la belle. Mais si, Marie-Josée Croze : l'espionne qui se fait tuer par Daniel Craig, nue sur une péniche, dans Munich (apparemment, je suis le seul à la connaître ici). Puis une énorme bagnole blanche immatriculée en Corse (wtf) débarque. ... La foule s'électrise ! ... C'est la voiture de Milou. Un petit fox-terrier descend. Milou est corse ! Bon, leur chien n'est même pas entièrement blanc, ses oreilles sont brunes. Quelle arnaque. Le parterre de paparazzi, sous le auvent jaune d'en face, crépite quand-même.

Des sirènes de police montent du fond du boulevard, côté place de la République, indiquant que le maître arrive. La foule s'électrise ! ... Encore ! ... "On met la Viano là, la 206 ici", précise un gros-bras. Les voitures arrivent. Gad Elmaleh descend le premier, de la 206. Il sourit, se dirige vers nous. J'ai très envie de lui dire : "ça skyze votre vie, hein !" - mais si, référence à sa chanson avec les Bratisla Boys, "it skyz maï laïfe". Non, ce n'est pas très drôle en effet, c'est pourquoi je m'abstiens. Du coup je ne tends pas mon Tintin comme tout le monde pour qu'il le dédicace. Pardon Gad Elmaleh, je voulais pas être antipathique, je voulais juste que mon Tintin soit vierge pour Spielberg, pas qu'il ait marqué GAD sur la tronche.

... Et puis...

... Well...

On appelle ça un "starfucker". Quelqu'un qui ne se sent plus dès qu'une star approche. Je me soigne, mais j'en suis un. Seulement, Spielberg est bien pire, à mes yeux, qu'une star. C'est aussi plus qu'une idole. C'est une légende et un grand génie. Je vois, à un mètre de moi, penché pour dédicacer des bouts de papier, sur cet angle entre le Boulevard Poissonière et une petite rue, non loin du métro Bonne Nouvelle, un samedi soir d'automne, l'un des cinéastes les plus brillants qui aient jamais existé - à ceux qui gloussent, oui toi là-bas au fond, je précise que tu devrais regarder à la suite Duel, Empire du Soleil, Jurassic Park, Il faut sauver le Soldat Ryan, Minority Report et Arrête-moi si tu peux, avant de te prononcer.

Il est venu se mettre en face de moi. Les gens criaient, les policiers de la circulation sifflaient, j'avais prévu mon numéro pour attirer son attention ; ça a marché, il m'a parlé. Ce qu'il a dit est très personnel et très secret évidemment ! Qu'il suffise de dire qu'il était comme on l'imagine, proche, drôle ; que le bout de mes doigts picotait et que mes mains tremblaient - starfucker - que ma bouche restait ouverte comme à une soirée de strip-tease burlesque. Je tâchais de le fixer sans trop le mettre mal à l'aise. On a parlé de plans-séquence. Ensuite il a posé avec des filles, comme ça durait il disait : "une mee-nute ! deuw mee-nute ! troih mee-nute !", il a pris en photo un type avec son portable, haha-lol... Tiens, il y avait Jamie Bell à côté...

Et le film au fait ? Tintin ? Hein ? Ben, il paraît que c'est une réussite.


Camille.

Les Trois Mousquetaires

VIVEMENT TINTIN !

Vu Three Musketeers vendredi soir, film d’espionnage en costumes ayant lui-même sérieusement espionné ailleurs. Tout y ressemble à autre chose, et rien n’y est vraiment à voir, parce que Paul W.S. Anderson ne filme rien : obsédé par l’image plutôt que par l’action, ses plans ne fonctionnent que visuellement, sans qu’il y ait jamais grand-chose pour les remplir. L’image 3D est profonde, mais creuse, creuse comme une voiture qui avancerait parce qu'on l'a lancée mais qui n'aurait pas de moteur sous le capot. Dans la voiture sans moteur, toute une brochette d’acteurs tous plus sosies les uns que les autres (Portos/Russell Crowe, D’Artagnan/Leonardo di Caprio, Aramis/Heath Ledger, Athos/Gerard Butler et Buckingham/Jack Sparrow), et à l'autoradio, une musique pompée sur celle de Pirates de Caraïbes et de Sherlock Holmes qui repousse les limites du plagiat impuni, à tel point qu’on se demande si « PAUL HASLINGER » n’est pas un pseudonyme pris par Hans Zimmer qui avait vraiment trop honte de se répéter comme ça.

Sérieusement, écoutez ceci et ceci (Zimmer)... puis ceci (Haslinger) ... Avouez que c'est impressionnant.

Le résultat, évidemment, n’est pas déplaisant, surtout un vendredi soir : les matte-paintings numériques de Paris au XVIIe siècle sont splendides, et les combats suffisamment recouverts de musique pour paraître virevoltants alors qu’il ne s’agit que de photocopies de photocopies ; en l’occurrence, des photocopies de 300 photocopiant Matrix photocopiant... ad lib - le tandem ralenti/accéléré dans un même plan étant devenu d'autant plus mauvais goût aujourd'hui au cinéma qu'il a été très largement récupéré par la télévision, et en particulier par les retransmission de foot et de rugby. Voyez la finale d'hier et la 74e minute, lorsque qu'un ailier français arrive, au ralenti, sur un A.Black, qu'il percute en accéléré, avant de se remettre du choc et de reprendre sa course, au ralenti, à nouveau. Or ce qui marche à la télé ne peut plus marcher au cinéma, parce que le cinéma doit avoir une longueur d'avance sur la télé. C'est comme ça.

Ces Trois Mousk. sont l’occasion de faire un constat amer : les années 2000 ont constitué un âge d’or, où l’emploi des images de synthèse atteignit son apogée après la longue puberté des années 90 ; tandis que le post-11-Septembre et la détestation de Bush galvanisaient les scénaristes. Le budget des films n’a pas cessé d’augmenter, jusqu’en 2007 avec le doublé Spiderman 3/Pirates des Caraïbes 3, films à 300 millions de dollars sortis à une semaine d’intervalle - et loin d'être aussi mauvais que ce qui sort aujourd'hui. Parce qu'aujourd’hui, c'est : la Crise. Les films à 300 millions (à moins d’être en partie autofinancés : James Cameron, Peter Jackson, Steven Spielberg, sont à peu près les seuls à pouvoir se le permettre) ont disparu. Et le traumatisme du 11-Septembre, qui donnait à Hollywood une sorte d’orgueil et de dignité, a disparu, même si Stephen Daldry joue avec dans son prochain film (mais il est anglais). Non seulement Hollywood peut à nouveau se permettre de faire des films cheap, mais il est obligé de les faire. Et pas cheap-grindhouse, hein, cheap au sens premier du terme : c’est-à-dire pauvre et qui tente de faire riche. Ces films se divisent en deux catégories : populaire/cynique ; nostalgique/idéaliste.

1. Soupe populaire. Les grandes sagas sont achevées, les studios tentent d’en relancer d’autres - à moindre coût. Cela donne tous les films Marvel, qui coûtent toujours le même prix, 150 millions de dollars, une bagatelle comparé à ce qu’ils rapportent. Cela donne aussi Wolfman, Sherlock Holmes et Les Trois Mousquetaires. Tournés par des réalisateurs sans personnalité (pardon Joe Johnston, mais tu sais que j’ai raison), ces films reposent tous sur des personnages qui ont déjà fait leurs preuves dans tout un tas de productions fauchées : il est du coup plus facile d'avoir l'air riche. Le loup-garou, Sherlock Holmes, D’Artagnan, et aussi les vampires que l’on voit partout, tous ces trucs sont aussi folkloriques que Captain America, Hulk ou Spiderman : il s’agit de ne surtout rien inventer, et de prendre des héros déjà populaires pour en tirer des sous-films qui, systématiquement, coûtent entre 100 et 150 millions de dollars. Pirates des Caraïbes 4 en fait partie. Ce sont là des pulp movies, car le numérique est à la pellicule ce que le papier journal est aux livres ; des films détachés de cet espèce de respect pour la pop-culture qu’avaient insufflé au cinéma les Spielberg, Lucas & Cie, qui n’auraient jamais laissé passer des images de synthèse aussi crades que celles des Trois Mousquetaires – je ne parle pas des matte paintings, mais bien des dirigeables géants, des explosions, des doublures numériques... En d’autres termes : les images de synthèse des blockbusters radins de 2011 valent plus ou moins celles des blockbusters ambitieux de la fin des années 90. Pourtant, ceux d’aujourd’hui font plus d’argent.

2. Soupe nostalgique. Les vraies sagas sont derrière nous, les jeunes réalisateurs le savent. C’est pourquoi on voit surgir tout un cinéma d’action reposant sur le culte de Steven Spielberg (le culte de Georges Lucas alimentant, quant à lui, plutôt les comédies). Super 8, Cow-boys et Envahisseurs, Real Steel, j’en passe et des pires, sont des rejetons plus ou moins avoués du cinéma de Spielberg. Pas de Scorsese (ou alors, seulement Drive) ! Pas de Ridley Scott ! Pas de James Cameron ! Pas de Coppola ! De SPIELBERG (*) - comme s’il suffisait de voler un peu de lumière originelle au Grand Faiseur pour donner un peu plus de brillant à ces films rendus ternes par l'économie ambiante. Un film de Spielberg est un séisme, son onde de choc court sur des années dans l’industrie. La dernière fois, c’était Munich : sa descendance on la connaît, c’est Daniel Craig à toutes les sauces, plus Casino Royale, Quantum of Solace et le prochain Skyfall. Cela fait 5 ans qu’il n’y a plus rien eu, Indiana Jones 4 ayant tout juste été bon à confirmer Shia LaBeouf en tant que star. Sans Spielberg, les hollywoodiens semblent seuls, ils peinent à trouver l’étincelle créatrice en dehors de lui et errent dans les limbes des films à 100 millions.

C’est au milieu de cette débandade que vont débarquer Tintin et War Horse. Attention au choc thermique.


Camille.


(*) "Mais enfin, restons sérieux : un monde où Spielberg est devenu une référence, voire la référence, est un monde qui régresse." E.Burdeau dans sa critique de Super 8 sur Mediapart. Ça ne fait pas plaisir, mais c'est possiblement vrai.

13 octobre 2011

Toast

REMBOURSEZ !!!

Vous le savez sûrement : regarder les bandes annonces, c'est mal. C'est le meilleur moyen d'apprendre prématurément des choses que l'on aurait voulu ignorer jusqu'au dernier quart-d'heure du film, de perdre l'effet de surprise des meilleures scènes d'action, de subir une musique pourrie pseudo-galvanisante, bref, de mettre toutes les chances de son côté pour s'ennuyer le jour J. C'est comme dîner dans un restaurant où l'on vous ferait manger d'abord toute la garniture du burger (le steak moelleux, le fromage fondant, les petites rondelles de cornichon gentiment élastiques et les sauces délicates - on n'est pas chez McTo), avant de vous jeter à la figure le pain sec, triste et seul, et de vous mettre dehors à coup de pieds aux fesses - triste et seul.


Et encore, c'est ce qui se produit dans le meilleur des cas. Il arrive trop souvent que la bande annonce donne une idée totalement et incroyablement fausse du film. Vous cherchiez une comédie romantique réconfortante, vous ressortez le mouchoir incrusté dans la narine au bout des trente premières minutes d'une tragédie sociale sans concessions et sans nuances, et pire que tout, probablement française. Vous pensiez emmener votre petite soeur voir une bluette inoffensive, il y a de la drogue et des filles nues qui s'embrassent. Vous pensiez emmener votre petit frère voir un film de voiture, et ça pisse le sang. C'est comme dîner dans un restaurant où l'on vous servirait un steak bleu précisément parce que vous l'auriez demandé bien cuit, du fromage congelé, et des rondelles de panais cru ensevelies sous un milk-shake moutarde, avant de vous cogner sur la figure avec le pain sec, triste et seul, jusqu'à ce que mort s'ensuive.


Il est fréquent, après quelques expériences de ce genre, d'avoir envie de se mettre à la diète. Comme dans toute diète cependant, la survie est suspendue à quelques concessions nécessaires, sans lesquelles on deviendrait fou. Quel mal y a-t-il à se lécher les babines devant de jolies affiches, aux vertus apéritives reconnues, mais diététiquement plus correctes ? Hélas, le désastre peut être au rendez-vous : nous l'avons appris à nos dépends mardi soir. Ecoeurés, frustrés, l'estomac tout plein de troubles, nous avons pris les armes, et citons Toast, pour l'exemple, à comparaître avant un an au tribunal de Dieu.

Préambule

ou

Comment tomber dans le panneau



Voici l'affiche de Toast. Alléchante, n'est-ce pas ? Décryptons ensemble les différents indices qui nous avaient mis l'eau à la bouche.

1. CUPCAKES. L'information capitale de toute cette construction publicitaire. Ils sont petits et néanmoins dodus, multicolores et innocents et gais et gras et sucrés, ils ont de petites jupes en papier, ils aiment le chocolat. Alignés comme sur le présentoir de votre pâtissier préféré, ils semblent sortir de l'affiche, et vous n'avez plus qu'à tendre la main pour les prendre.
Message subliminal : C.U.P.C.A.K.E.S.

2. Helena Bonham Carter. Étiquetée "valeur sûre". Label rouge des personnages loufoques mais souvent sympathiques, ou du moins distrayant. Un peu dodue, aimant probablement la bonne chère. Se fiche des apparences, conventions vestimentaires et protocoles people. Maîtrise parfaitement la préparation des tourtes à la viande.
Message subliminal : On ne va pas s'ennuyer.

3. Freddie Highmore. Ancienne "bouille" mignonne de tout un tas de productions enfantines plus ou moins sympathiques, plus connu sous le nom d'Arthur, mais surtout sur celui de Charlie, LE Charlie de la chocolaterie.
Messages subliminaux : C'est toujours intéressant de voir ce que les enfants stars deviennent / Il y aura du chocolat.

4. Bel accord de regards sur une magnifique tarte au citron meringuée.
Messages subliminaux : Tableau d'une relation épanouie et épanouissante construite autour de valeurs communes et d'un amour partagé pour les tartes au citron / Il y aura des tartes au citron.

5. Mouvement de cuillère significatif.
Message subliminal : On va MANGER des tartes au citron.

6. Rangée de gâteaux plus jolis les uns que les autres, et présentés dans une jolie construction parallèle avec les goûtues composantes de l'élément 1 (voir plus haut). Traduisent une évolution intéressante vers un accroissement délicieux de l'effet de réel : on passe  du dessin à la photo, du petit cupcake au gros gâteau.
Message subliminal : On va MANGER DES GROS GÂTEAUX.

7. Titre qui peut sembler un peu fade au milieu de tous ces gâteaux. Pourquoi ne pas avoir intitulé le film Cake, ou Cupcake, ou Cupcakes, ou Millions of cupcakes ?
Messages subliminaux : Ce film raconte l'ascension sociale et gustative fulgurante qui mènera son héros d'un toast unique et probablement un peu sec jusqu'à un océan de cupcakes/ Les toasts, c'est bon aussi/ On va MANGER des toasts.

8. Tagline définitoire du feelgood movie : "Une comédie gourmande qui révèle comment les anglais ont découvert la gastronomie".
Messages subliminaux : SI, les anglais savent cuisiner/ C'est une comédie/ C'est gourmand/ C'est une comédie gourmande.

Réquisitoire

ou

L'horrible vérité

1. Il n'y a pas le moindre foutu cupcake dans tout ce foutu film.

2. HBC aime faire bouffer les gens jusqu'à ce que mort s'ensuive, et met probablement de la cendre dans ses petits plats.

3. Freddie H. n'apparaît que dans les 15 dernières minutes, manifestement convaincu par l'idée obsolète qu'embrasser un mec quand on est un jeune acteur déjà un peu oublié c'est montrer qu'on est toujours un jeune acteur prometteur.

4. Il y a bien une histoire de tarte au citron meringuée. Mais elle est le symbole des sentiments haineux qu'éprouvent les deux protagonistes l'un pour l'autre.

5. Personne ne prend le temps de déguster quoi que ce soit. Les gâteaux, on ne les mange pas, on se bat avec (mais pas au sens battle de tartes à la crèmes, hélas).

6. Il y a bien quelques gâteaux, mais ce sont des armes de destruction massive de l'équilibre familial. Au fond, ce film est plutôt l'histoire de gâteaux que l'on ne mange pas.

7. Finalement, le toast est probablement l'élément le plus sympathique du film.

8. Tagline éhontément mensongère : la "comédie" est une grosse ratatouille de pathos un peu glauque et poussif sur fond de piano solo d'ascenseur. On n'a pas compris le rapport avec la révélation gastronomique des anglais, étant donné que le film s'arrête avant que le héros ne se mette vraiment à la cuisine. Et surtout, pour la gourmandise, on repassera. Personnellement, utiliser la nourriture pour voler à son rival l'affection d'une tierce personne, jusqu'à ce que la tierce personne en crève, ça ne me donne pas très faim.

Sentence

ou

La véritable affiche de Toast

Au jugé des observations semi-argumentatives précédemment exposées, nous, Mauvaises Langues, demandons solennellement que toutes les affiches de Toast soient confisquées, réduites en marmelade, et remplacées par l'image suivante.



Design : Camille

1. Père abominable et inexplicablement objet de la rivalité des deux protagonistes. 

2. Orphelin triste pratiquant le toast rituel en mémoire de sa mère défunte. On le soupçonne de ne pas tellement aimer manger.

3. Tueuse en série fumeuse portant des bas bon marché.

4. Petits pâtés de viande : seul moment vraiment appétissant du film. 

5. Symbole de déprime.

6. Star gastronomique anglaise.

7. Titre finalement aussi déprimant qu'il en avait l'air.

8. Tagline réaliste et authentique permettant de circonscrire la visibilité de Toast à un public masochiste et peu gourmand.

Les pétitions officialisant le verdict seront mises en circulation prochainement, nous vous en tiendrons informés.


Texte : Noémie
Graphismes : Camille

8 octobre 2011

Drive me to the moon


Vu Drive il y a trois jours et je me retrouve à essayer d'écrire pourquoi j'étais dans tous mes états en sortant (j'ai l'enthousiasme furieux), pourquoi je répète à qui veut bien l'entendre que c'est l'un des plus beaux films de l'année.

La musique y était pour beaucoup. Souvenir d'eau : est-ce que c'est plus danois qu'autre chose ? L'eau ? Valhalla Rising était une histoire de viking errant en mer, Drive atteint son point d'orgue les pieds dans les vagues, qu'est-ce que ça veut dire ? Il y a un tableau représentant des vagues entre l'appartement de la Fille et celui du Héros, qu'est-ce que ça veut dire ? La lumière qui caresse l'océan noir du point d'orgue rappelle un lent fondu enchaîné du début, qu'est-ce que ça veut dire ?
J'aime l'eau. J'aime le Danemark. Lars Von Trier ne m'est pas plus sympathique pour autant, mais Viggo Mortensen, Mads Mikkelsen, Nicolas Winding Refn, ont tous quelque chose de - puisqu'il est temps de qualifier les choses - cette froide légèreté qui me semble caractériser l'ambiance de là-haut. De Copenhague, en tout cas, puisque c'est tout ce que j'en connais. Le sourire n'est jamais loin, mais apparaît rarement.

Drive est évidemment un exercice virtuose qui rendra hystérique n'importe quel adepte du cinéma bien fait. J'ai pourtant peu de goût pour les ralentis de Wong Kai Waï et de Xavier Dolan, qu'est-ce que ça veut dire ? Refn ne fait-il pas un peu les mêmes ? Il est, lui aussi, ce dandy drogué, cette star à lunettes (suis-je le seul à lui trouver des airs de Lars Von Trier, d'ailleurs ?) qui raconte à qui mieux mieux qu'il était drogué quand il a eu la VISION du film. Il est, donc, lui aussi ce dandy qui étire l'instant comme on laisse fondre le chocolat sur la langue, comme on fait couler le vin sous la langue, avant de l'avaler : ce mouvement du bras dans l'ascenseur...

Alors, pourquoi cette gastronomie du regard ne m'agace-t-elle pas ici, la réponse est simple, c'est parce qu'elle n'est pas seule, qu'il y a de la brutalité autour, beaucoup de Michael Mann, en fait. Beaucoup de Collateral, beaucoup de films américains qui se fichent un peu des ralentis. Beaucoup de ralentis pour une vitesse précieuse : on n'avait rarement senti autant d'amour dans l'éxécution d'une course-poursuite. Le héros est cascadeur : on a presque affaire ici à un making-of, à un cinéma qui se filme, à la gloire des artistes qui savent donner leurs courbes aux automobiles, le temps d'un plan qui ne saurait durer que quelques centièmes de seconde.

Il y a cette scène de braquage qui m'a rendu fou. Je sentais mon cœur s'étirer comme un élastique au fur et à mesure que le tic-tac du chronomètre remplissait le silence, agrandissait l'emprise du suspense à un niveau proprement cosmique. Lorsque Christina Hendricks est sortie de la boutique (ndlR : elle est insupportablement belle.), je ne me sentais pas mieux. Le coup de la caméra qui reste à l'extérieur de la scène du casse, on connaît pourtant : c'est ce fameux moment de Mission : Impossible 3 où Jonathan Rhys-Meyers parle de son chat juste avant que Tom Cruise ne se jette dans le vide, du sommet d'un building, traversant une vitre. Et JJ Abrams est, lui aussi, un amoureux de la vitesse, mais son écrin se fabrique dans l'autre sens : il fait en sorte que tout le film soit un bloc de vitesse. C'est monumental. Refn, orfèvre, fonctionne autrement, entoure la vitesse de lenteur. Non pas un building mais un bijou, en somme. Abrams fabrique du macro, Refn, du micro.

Et si je fais référence à Abrams, ce n'est pas seulement parce que je l'aime beaucoup, c'est parce que Drive, comme Super 8, sont deux films de 2011 : rappelez-vous, c'était l'année où les américains essayaient de parer à l'omniprésence de l'image de synthèse par un retour aux films des années 80-90 où il fallait attendre avant que l'action se déclenche ; le moment de l'overdose ayant été Quantum of Solace, autre fondamental de la course-poursuite, sorti en 2008. Ces films redécouvrent le plaisir de la patience - Tarantino, qui fait ses films comme on fait l'amour, parlerait sans doute de préliminaires, les siens sont toujours parlés ; ceux de Refn sont, plus classiquement, ralentis.

Vous aurez constaté que ce post n'est pas de ceux où l'on se retient d'étaler sa mythologie personnelle. Je continue dans ma lancée : Drive apparaît comme le pendant, de l'autre côté de la décennie, d'Incassable. Histoire de super-héros très humain. Où l'on porte à son apogée l'idée que, là où le héros est quelqu'un d'ordinaire accomplissant des actes extra-ordinaires, le super-héros est quelqu'un d'extra-ordinaire accomplissant des actes extra-ordinaires, et se sentant bien emmerdé par le poids de toute cette classe, de tout l'amour qu'on peut lui porter. Le calme absolu, le mutisme de Ryan Gosling tombent à pic. Il est, comme le Bruce Willis d'Incassable, cet homme que la gloire emmerde. Un peu Rambo : il voudrait juste qu'on lui foute la paix. A la fin, il enfile un masque. Un truc de super-héros clairement, mais son masque à lui symbolise le vide : du latex. Un masque sans yeux qui n'en a pas plus, même quand il l'enfile. Le masque des super-héros ne cache rien, il révèle, il signale et indique : attention, superhéros. Ce masque-là en est un vrai. Il cache. Il dissimule. Exactement à l'image de la capuche de Bruce Willis dans Incassable. Seulement, Bruce Willis se voue à sauver encore tout un tas de monde après ses aventures filmiques. Drive est l'histoire d'un super-héros jetable. D'un one-shot. Une seule prise suffit, comme pour ses cascades. Une fois marqué du sceau christique - autant que super-héroïque - de la blessure au flanc, il s'en retourne dans son île. Vrai monarque, vrai Danois.

Voilà, a priori, les raisons de mon plaisir. Je me trompe probablement. J'ai envie de retourner en trouver d'autres (au Max Linder, évidemment).


Camille

2 octobre 2011

Le Ciné-dictionnaire des idées reçues

Flaubert. En parler comme du plus grand écrivain français. Ajouter qu'il était aussi le précurseur d'un dictionnaire des idées reçues sur le cinéma (bien qu'il soit mort 15 ans avant son invention). Mentionner cette entrée-ci pour le prouver :

ACTRICES : La perte des fils de famille. Sont d'une lubricité effrayante, se livrent à des orgies, avalent des millions, finissent à l'hôpital. Pardon ! Il y en a qui sont bonnes mères de famille !

- et vous lancer, les yeux plissés face au vent de la modestie qui souffle contre vous, dans l'entreprise suivante.

(Entre parenthèses, le film qui vous rendra intéressant si vous avouez ne l'avoir jamais vu)


ABRAMS, JJ (Série Lost) : Nouveau Spielberg. Manque de style.
ALLEN, Woody (Manhattan) : A chaque nouveau film, préciser qu'il est de moins en moins ce qu'il était.
ANDERSON, P.T. (Magnolia) : Nouveau Welles. Trop de style.
APATOW, Judd (Funny People) : Nouveau roi de la comédie américaine. Prendre garde, toutefois, de ne pas le trouver trop drôle.
ARONOFSKY, Darren (Requiem for a Dream) : Esthète pornographe. Aime le violon et les brunettes humiliées.
BAY, Michael (Aucun Transformers) : Tâcheron débile. Conduira le cinéma à sa fin.
BIGELOW, Katryn (Point Break) : Ex-femme de James Cameron.
BURTON, Tim (Edward au mains d'argent) : Grand dépressif décoiffé adepte des rayures blanches et noires. Amant de Johnny Depp.
CAMERON, James (Avatar) : Ingénieur milliardaire.
COPPOLA, Francis Ford (Le Parrain) : Père d'Hollywood. Vanter ses films, mépriser son vin.
COEN, Frères (The Big Lebowski) : Maîtres de l'humour noir.
De BONT, Jan (Speed) : Meilleur que John Mac Tiernan.
De PALMA, Brian (Scarface) : Réincarnation d'Hitchcock.
DISNEY, Walt (Blanche-Neige) : Grand débiliteur. L'évoquer sous sa forme substantivée en déplorant "la disneyisation des films pour enfants". Changer rapidement de sujet.
DOLAN, Xavier (Les Amours Imaginaires) : Jeune prodige québécois.
EASTWOOD, Clint (Gran Torino) : Réalisateur crépusculaire. Réputé immortel.
FINCHER, David (Fight Club) : Est reparti bredouille de la cérémonie des Oscars (valable chaque année).
GIBSON, Mel (La Passion du Christ) : Sataniste, masochiste : à détester sans modération.
GILLIAM, Terry (Brazil) : Auteur de quelques bons films incompréhensibles.
GODARD, Jean-Luc (A bout de souffle) : A filmé beaucoup de choses. En a dit encore plus.
GONDRY, Michel (Eternal Sunshine of the Spotless Mind) : Bricoleur français. Reprendre quiconque l'appelle "Maykeul".
HITCHCOCK, Alfred (Psychose) : Roi du suspense et des caméos. Chauve.
HONORE, Christophe (Les Chansons d'Amour) : Cinéaste bobo. Redouter l'instant où ses personnages chantent.
JACKSON, Peter (Le Seigneur des Anneaux) : Néo-zélandais ayant perdu beaucoup de poids. Si besoin est, rappeler le caractère épique et wagnérien de sa trilogie.
JEUNET, Jean-Pierre (Amélie Poulain) : Publicitaire français. Fait des films jaunes avec Dominique Pinon.
KAR WAI, Wong (In the mood for love) : A adorer sans modération pour ses fumées de cigarettes, ses ralentis, ses scènes de dîner érotisées. Évoquer rapidement, mais intensément, la beauté de sa musique.
KELLY, Richard (Donnie Darko) : David Lynch miniature.
KUBRICK, Stanley (2001, Odyssée de l'espace) : Mathématico-intello-abstracticien. Avouer n'avoir jamais pu regarder 2001 en entier.
LANDIS, John (Blues Brothers) : Réalisateur de clips.
LASSETER, John (Toy Story) : Génie absolu de l'animation. Penser à évoquer ses chemises.
LEAN, David (Lawrence d'Arabie) : Visionnaire réactionnaire agoraphile.
LUCAS, Georges : Monstre cupide. Déteste le cinéma, aime l'argent.
LYNCH, David (Mulholland Drive) : Auteur du meilleur film incompréhensible de ces 10 dernières années.
MAC TIERNAN, John (Die Hard) : Meilleur que Jan de Bont.
MALICK, Terrence (Tree of Life) : Illuminé sans idées. Catholique inquiétant. Edéniste chiant.
MANN, Michael (Heat) : Maître ès fusillades. Pionnier de la HD.
MARSHALL, Rob (Chicago) : Chorégraphe devenu réalisateur de comédies musicales.
MINGHELLA, Anthony (Le Patient Anglais) : Toujours le confondre avec Edward Zwick.
NOLAN, Christopher (The Dark Knight) : Génie anglais en manteau noir.
RAIMI, Sam (Spiderman) : A vendu son âme aux studios.
RODRIGUEZ, Robert (Planète Terreur) : Fait d'excellents mauvais films.
RUSSELL, David O. (Fighter) : Violent sur les plateaux.
SCORSESE, Martin (Raging Bull) : Italien nerveux. Amant de Léonardo Di Caprio.
SCOTT, Ridley (Alien) : Anglais flegmatique. Amant de Russell Crowe.
SCOTT, Tony (Top Gun) : Frère de Ridley. Amant de Denzel Washington.
SHYAMALAN, M. Night (Sixième Sens) : Roi du twist final. Mentionner la proximité avec Hitchcock - pour les caméos.
SNYDER, Zack (300) : Fast-food visuel. Se sentir coupable d'aimer quand-même.
SPIELBERG, Steven (Jurassic Park) : Cinéaste pour enfants. Lui reconnaître quelques progrès.
TARANTINO, Quentin (Pulp Fiction) : Bavard violent. Vanter ses dialogues.
VAN SANT, Gus (Elephant) : Filme des anges. Ressemble à Elton John.
VERBINSKI, Gore (Pirates des Caraïbes) : Souris ayant accouché d'une trilogie lucrative.
VERHOEVEN, Paul (Basic Instinct) : Ne pas oublier de le surnommer au moins une fois "le Hollandais violent".
VON TRIER, Lars (Melancholia) : Peu drôle et prétentieux. Rappeler qu'il a inventé le Dogme (peu importe ce que c'est).
WACHOWSKI, Frères (Matrix) : Pervers taciturnes, incompréhensibilistes.
WELLES, Orson (Citizen Kane) : Auteur incontesté du meilleur film de tous les temps.
WOO, John (Volte/Face) : Esthète asiatique. Reconnaissable à ses colombes.
ZEMECKIS, Robert (Retour vers le Futur) : N'a rien fait de bien depuis qu'il s'est lancé dans le cinéma virtuel.
ZWICK, Edward (Le Dernier Samouraï) : Toujours le confondre avec Anthony Minghella.


To be continued...


C'n'N