2 juillet 2012

La lumière et le tunnel


 
 Puisque Noémie se charge de l'actualité brûlante, toute dépêchée sur le terrain qu'elle est, je me venge sur d'anciens DVD innocents et totalement hors-de-propos.
 Et constate ceci.

 Dans Kingdom of Heaven, dont je ne suis toujours pas revenu (le plus beau film de Ridley Scott ?), on remarque à trois reprises un type de plan bien particulier : le cadre dans le cadre, l'effet "lumière au bout du tunnel".
 Avec la poussière et les masques (captures à venir sur les motifs ridleyiens, dont on rêve de redorer le blason après la semi-réussite de Prometheus, puisque oui oui, non non, ce n'est pas si mal) - avec la poussière et les masques donc, le plan façon tunnel est l'un des péché-mignon du réalisateur.
 Manière de redécouper le plan pour s'extraire du sempiternel rectangle Scope.
 De ne plus faire des personnages que des vignettes sur un théâtre d'ombres.
Ce qu'il faut savoir, c'est que le père de ces plans-là parle à travers chacune de ses redites ; tourné par John Ford dans La Prisonnière du désert. Et on a toujours l'impression que Ridley Scott fait jouer John Wayne quand il place ses héros dans ces cocons d'ombre. C'est toujours le Réveil du roi - pour ne pas dire celui du Duke. L'homme face à son territoire. Que ce soit Balian d'Ibelin, Gui de Lusignan, Richard Coeur de Lion ou Sir William Locksley, Scott aime se placer dans le dos de ces grands hommes rendus opaques, iconiques comme autant de silhouettes d'Indiana Jones, devant les terres, les peuples et les actes qui les attendent.

 Regardez.

                                                (Kingdom of Heaven Director's Cut, 2005)

* * *

 (Robin des Bois, 2010)

* * *


(La Prisonnière du désert, premier et dernier plan, 1956)


Allez je vous embrasse, à la prochaine

C.

Aucun commentaire: