La Route, John Hillcoat.
Couleurs disparues. Déchets d'arcs-en-ciel laissés à la douleur des hommes. Et loin, si loin des fleurs oubliées de l'avant
- une poignée de pastels qui ne dessinent rien, virant au noir sur une feuille sale, machinalement
- une canette de soda, le rouge étrange, la douceur de l'ambroisie
- l'éternité violente des emballages plastiques que l'homme, héros sans conte, roi sans descendance, sema au long des routes dans le lointain printemps
- un plaid à grands carreaux réchauffant un cadavre au bord de la mer
Dans la forêt de pierres du dernier âge, l'homme chasse l'homme après la mort des loups. Pierres tombant en silence, une à une, dessus la terre sourde et qui ne retient plus.
Apocalypse sans racines, hideuse affranchie de Dieu et du monde. Contre ce rêve un autre rêve sans foi, manichéisme nécessaire, les bons et les méchants, tant il n'y a plus à voir que le noir et le blanc.
La mer enfin, et son bleu disparu. Mur auquel on se heurte au terme de la route, miroir sali laissant l'homme et l'enfant face à l'enfant et l'homme. Miroir déformant par miracle, rendant la mère contre le père lassé. Longer la mer éteinte, devant l'insoutenable absence de l'horizon.
Noémie.
13 janvier 2010
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