1 novembre 2011

Tintin ou l'amertume (Pour en finir avec Tintin)


NON
Il n'était pas couru d'avance que nous n'aimerions pas. Parce que Star Wars : Episode I, Indiana Jones 4, Avatar et Harry Potter 7.2, attendus avec autant d'impatience, ne nous avaient pas laissé, en leur temps, ce goût d'eau croupie dans la bouche. Il n'y a rien d'écrit ici cependant. Parce qu'il est difficile de trouver l'enthousiasme nécessaire au moindre papier après avoir vu Milou se prendre un pis en images de synthèse dans la tête. Image dégradante pour la vache, Milou, les images de synthèse, Spielberg, vous, moi - ah oui, et pour Hergé aussi. Les habitants de la ville marocaine détruite par Tintin et Haddock avec autant de désinvolture qu'un bidonville dans Bad Boys II ne sont pas aussi dégoûtés que ceux qui attendaient de Spielberg un film de Spielberg.


Rien d'écrit.

Et surtout pas ceci : il y avait beaucoup de bonnes choses dans Indiana Jones 4. Spielberg a avoué récemment n'avoir jamais voulu faire un film avec des extra-terrestres, ce n'était pourtant pas le plus grave. Ce qui avait le plus déstabilisé, c'étaient ces marmottes qui s'incrustaient dans le combat de la séquence d'ouverture. C'étaient ces singes qui infestaient la course-poursuite dans la jungle. Cate Blanchett, impériale, se débarrassait d'un de ces horripilants primates tout droit sortis des logiciels de Jumanji avec la même rage que l'aurait fait le spectateur, s'il avait pu en choper un. C'était sans compter sur le fait que, si les hommes de Cate Blanchett tombaient dans le vide sans vergogne, Spielberg sauvait les singes, qui se rattrapaient in extremis à une branche providentielle.

Les bestioles ont donc survécu et pullulent dans Tintin. Le chat du début se rattrape à un lustre exactement comme le singe se raccrochait à la branche, on se demande d'ailleurs si les animateurs n'ont pas commencé à faire comme chez Disney, où l'on réutilisait des schémas d'animation pré-établis d'un film à l'autre en ne modifiant que l'aspect du personnage. Il n'y a malheureusement pas que le chat. Milou s'en sort plutôt bien, en dépit du fait que les personnages canins ont le don de m'énerver (Men in Black II, en tête). Il y a aussi ce rat qui squatte l'écran pendant bien 30 secondes. C'est un film de Spielberg, ça n'arrive pas souvent, ça ne dure pas longtemps - 1h40 - et il faut qu'un bon dieu de rat squatte les millions de dollars.

Spielberg ne voulait pas faire Indiana Jones 4. Qu'il le tourne quand-même pour les fans, son ami Georges, Harrison Ford, Shia LaBeouf, vous, moi, passe encore. Mais qu'il se jette ensuite sur Tintin, qui ne pouvait pas être autre chose qu'une variation sur Indiana Jones, m'échappe complètement. Autre problème : ce qui fait le charme d'Indiana Jones, c'est qu'il ne garde JAMAIS le trésor qu'il découvre, et que ce trésor n'est jamais simplement fait d'argent. A la fin du Royaume du Crâne de Cristal, les personnages découvrent un bazar qui ressemble à s'y méprendre à la remise des Frères Loiseau du Secret de la Licorne. Le bazar finit détruit. Tintin et Haddock, eux, veulent le pognon. Les pièces d'or, les bijoux, les espèces sonnantes et trébuchantes, je vous en prie, objectez-moi que Tintin ne cherche qu'à écrire son prochain article, je n'ai qu'une envie qui est de vous croire, mais le film s'achève quand-même sur un alcoolique repenti qui devient rentier.

Quand le film d'un grand réalisateur s'achève et que son nom n'est pas le premier au générique, c'est qu'il y a un problème. Ce n'est pas une question d'humilité. C'est une question d'attachement à l'œuvre finie. Prenez les Georges Lucas, les Quentin Tarantino... Leur nom est toujours le premier à apparaître. Prenez les bons Spielberg. A la fin de Tintin, le nom de Peter Jackson apparaît avant celui de Spielberg qui, comble du comble, n'apparaît qu'en tant que "lighting consultant" - consultant aux éclairages.

Peter Jackson doit réaliser la suite. Le film annoncé est une adaptation des Sept Boules de Cristal et du Temple du Soleil. Tout le monde trépigne d'excitation. Peter Jackson dans les montagnes ! L'Amazonie de Hergé filmée comme Skull Island ! - Attendez, je ne comprends pas : Spielberg n'a adapté que Le Secret de la Licorne, non ? (et un peu du Crabe aux Pinces d'Or, je sais). Rien du Trésor de Rackham le Rouge. Il faut donc imaginer que Jackson n'adaptera que les Sept Boules de Cristal. Et qu'en 2016, on se contentera d'Objectif Lune. Tant pis pour les sous-marins en forme de requin, l'éclipse salvatrice et les combinaisons orange bibendum, que vous rêviez de voir. Vous n'aurez qu'à regardez les dessins animés, ils sont très bien.

On reste là devant le clavier, on aimerait mettre des mots sur ce qui nous a manqué, sur ces trois ans passés à attendre, rien ne vient. On est comme sonné, bouche-bée.


Je dis film pour enfants parce que devant moi, une fillette de 4 ou 5 ans riait beaucoup des bêtises d'Andy Serkis en Haddock. Andy Serkis est comme ça : c'est un tonton sympa. Il fait rire les enfants. Il imite à merveille Gollum, et fait vraiment trop bien le singe - le gorille, le chimpanzé. Il sait même faire Popeye ! - cela n'en fait pas un grand acteur, pardon tonton. Puisque c'est bien lui, et pas seulement sa voix, qui donne vie à Haddock. Et puisque le capitaine a clairement le premier rôle dans ce Tintin (ce dernier n'étant qu'une pâle, ô si pâle numérisation de Mutt Williams [c'est-à-dire Shia LaBeouf dans Indy 4]).


Problème : ce film pour enfants est émaillé de sous-entendu sexuels assez troublants. L'un des marins du Karaboudjan, improvise Serkis, a été condamné pour "animal-husbandry" - zoophilie en VF, "saute-mouton" dans les sous-titres. Sakharine a couché avec la Castafiore pour arriver à son bras au concert. Il n'y a rien de tel pour faire boiter un film qui aurait pu marcher. Sans parler de ce qu'il y a de plus bancal dans l'ensemble : Spielberg emploie l'outil numérique le plus réaliste possible, glorifie la toute-puissance des ordinateurs - même quand il n'y a pas le moindre souffle, poils et cheveux ondulent et gesticulent, c'est d'un agaçant - pour faire volte-face au dernier moment : Tintin est conçu comme un cartoon, truffé de gags de cartoon, d'invraisemblances de cartoon. J'appelle "invraisemblance de cartoon" le fait que Tintin glisse dans la poche arrière de son pantalon son portefeuille avec le parchemin dedans, et je sais que je suis indulgent.

Ces quelques blagues bancales sont les preuves que Spielberg s'est retenu, exactement comme il ne s'était pas retenu à l'époque d'Indiana Jones et le Temple Maudit, de Jurassic Park, de Soldat Ryan. Le résultat est un film hollywoodien sur-formaté, dans lequel la patte Spielberg ne se lit que littéralement -citation ad nauseam de ses précédents films - ou alors, plus techniquement, à travers le plan-séquence de 6 minutes qui commence quand Tintin chope les trois parchemins, qui le suit tandis que la ville s'écroule, et qui s'achève sur un ponton.

Seulement, le problème avec les films en performance-capture, c'est qu'il redéfinissent la notion de virtuosité. Or la virtuosité, c'est ce qui a longtemps caractérisé Spielberg, c'est ce qui sauve ses films fragiles (1941, Amistad, Indiana Jones 4). La virtuosité, c'est parvenir à se détacher des contingences réelles. A les survoler. A les congédier d'un mouvement du poignet et à jouer comme un dieu avec l'outil qu'on a entre les mains, piano, caméra, stylo plume, rhétorique. Cela flirte toujours avec le creux, la vanité. Le summum de la virtuosité au cinéma, demandez à qui vous voulez, c'est Hitchcock (et son fils De Palma), Welles (et son fils P.T. Anderson) - et Spielberg : c'est le plan-séquence. La Corde, La Soif du Mal ; Minority Report, La Guerre des Mondes. Question : où est la virtuosité à réaliser un plan-séquence dans un univers numérique ? On ne jouit plus de la prouesse technique - et je suis certain que c'est cela qui plaisait à Spielberg aussi - on jouit de la certitude d'être absolument libre.

L'est-on vraiment ?

Un trapéziste qui aurait des ailes serait-il toujours aussi heureux de réaliser des prouesses ?


En un mot comme en cent : suffit-il de passer à travers cinquante vitres, de mettre la caméra en face de dix mille surfaces réfléchissantes, pour se convaincre que la caméra n'existe plus et que l'on fait du cinéma comme un dieu, magiquement, par la pure force de la pensée ? La liberté qu'offre la performance-capture est un bon vieux piège hybristique, un pacte faustien. Elle n'est pas effective, elle aliène le réalisateur à son imaginaire, à sa solitude, aux limbes de lui-même. Pire : elle est une liberté hypocrite, un honteux mensonge, dans le monde hyper-codifié du divertissement grand public.

Tintin a coûté 135 millions de dollars. Ce n'est pas beaucoup. Rappelez-vous ce précédent post, sur la crise, la dévaluation du budget des films. La performance-capture est en train de se constituer en tant que cinéma de substitution, de blockbuster du pauvre. La chose stupide étant que pour, mettons, 200 millions - et je suis certain que Spielberg pouvait se le permettre - le combat de grues, l'extraordinaire assaut du bateau de Haddoque (Verbinski ne s'en est probablement toujours pas remis), le plan-séquence dans Bagghar, tout cela pouvait être réalisé live, et on aurait même pu, avec les thunes restantes, retoucher par ordinateur le visage des acteurs pour qu'il soit conforme aux personnages de Hergé. Dans tellement de séquences, j'ai regretté de n'avoir sous les yeux que du virtuel. Le duel à l'épée entre le chevalier de Hadoque et Rackham le Rouge, pendant lequel la mèche est plusieurs fois allumée puis éteinte. Réalisée live, cette séquence aurait été brillantissime. Je n'ai vu qu'un animatic amélioré, désolé. [animatic = story-board en 3D]

Si on avait la force d'écrire, on développerait peut-être cette histoire de la performance-capture qui prend un nouveau tournant ici, en même temps que celui du cinéma en relief (en clair : l'un comme l'autre commencent à gaver). La 3D, en effet, n'est pas ici pour donner de l'épaisseur aux images, contrairement à ce que, naïvement et logiquement, on aurait tendance à imaginer. Elle ajoute seulement de la définition. Une image en 3D est en encore plus haute définition qu'une image en haute définition, mais en 2D. Je ne suis pas convaincu que le cinéma ait besoin d'être en si haute définition. Pas celui de Spielberg en tout cas, pas un cinéma qui joue à adapter un livre des années 1940 en imitant les films des années 1980. Quand Tintin, dans son vieux pantalon et son vieux pull, attrape un vieux pistolet, je ne suis pas choqué si l'image semble vieille, ou, au minimum, analogique. Je n'y fais pas attention. Je regarde le film, pas la haute définition.

Obsédé par l'outil numérique, Spielberg en oublie que l'eau mouille. Voyez Tintin menacer les deux pilotes de l'hydravion avec un pistolet qu'il vient de sortir de la mer. Cela marche peut-être dans une BD, mais pas du tout dans un film qui se gargarise d'avoir recréé l'eau la plus crédible possible. Voyez également ces trois feuilles de vieux parchemin tremper cinquante fois dans un torrent furieux, et cependant rester parfaitement lisibles. Ce ne sont que deux exemples parmi les innombrables trous scénaristiques que même Michael Bay n'aurait pas laissé passer.

Les coupables ont leur nom sur l'affiche, comme au temps des éxécutions : Edgar Wright, Steven Moffat, Joe Cornish. Ce sont eux, scénaristes, qui font reposer le dernier Spielberg sur un pitch à la Very Bad Trip 2 : Haddock doit déssaoûler pour se ressouvenir. Ce sont eux qui citent Shakespeare sans vérifier leurs sources, et font dire à un Haddock extatique : "Aaah... Stuff dreams are made OF", version amateur du texte d'origine, Shakespeare, La Tempête : "We are such stuff dreams are made ON." Dites tout de suite que vous trouvez que ça ne change rien. Ok, allez voir un spécialiste et dites-lui la même chose. Sans en être un moi-même, il me semble que d'un côté, les rêves sont fabriqués avec nous tout entiers (of us), et de l'autre, avec nous comme base (on us) : si je voulais faire le malin, j'ajouterais ici que c'est le problème de Spielberg, qu'il a fait son film avec les attentes des fans au lieu de le faire à partir de ces attentes - mais avec lui seul. Sinon, je ne vois pas pourquoi il s'autociterait autant. Spielberg n'est pas quelqu'un de vaniteux. Les clins d'œil sont des preuves de soumission au public.

Pendant longtemps, cette histoire a été celle de Francis Ford Coppola - des 1985 à 2000, grosso modo. Depuis, Coppola s'est libéré du système et fait ses propres films - tous des chefs-d'oeuvre : L'Homme Sans Âge, Tetro, Twixt (comme ça, je n'ai pas encore vu le dernier ? ça ne change rien.) Cela fait deux films de suite que Spielberg est prisonnier. Et je m'inquiète : la 3D a pourri l'Alice de Tim Burton, le Tintin de Spielberg ; Scorsese sort Hugo Cabret en décembre et en 3D, il paraît que c'est son premier film pour enfants, j'ai peur, je tremble, je n'irai peut-être pas.

A l'origine, Robert Zemeckis était le seul à être maudit : Pôle Express, Beowulf, Scrooge. Tintin donne l'horrible impression que Spielberg a été contaminé. Non seulement la performance capture n'est pas tellement meilleure que celle de Beowulf (que j'aime assez, soit dit en passant), mais il y a une scène où Haddock devient dingue après avoir bu un verre de whisky qui est littéralement un emprunt à Roger Rabbit. De là à dire que Spielberg a traversé une mauvaise passe geek sous l'influence de Zemeckis, il n'y a qu'un pas, et je le franchis, parce que j'ai vu Real Steel. Produit par Spielberg et Zemeckis, Real Steel raconte l'histoire d'un type (Hugh Jackman, au hasard) pilotant des robots de boxe avec une manette qui est exactement celle qu'utilisent les réalisateurs pour leurs films en performance-capture. A la fin du film, Jackman transmet ses mouvements de boxe au robot exactement comme les acteurs en combinaison transmettent leurs mouvements à leurs avatars numériques. Bref, Real Steel ne vaut qu'en tant que film-programmatique geek, et Spielberg a un peu mieux à faire (War Horse, en l'occurrence, croisons les doigts).

Je réécoute la musique, en décalage avec les images (en particulier lors de l'image ci-dessus, vous verrez). Lorsque Tintin se fait poursuivre par un chien de garde, la musique est, à peu de chose près, celle d'Indiana Jones poursuivi par un tank. Dévaluation, dévaluation... Que la poursuite en question s'achève sur l'un de ces gags empruntés à Hergé, qui marchent sur deux cases mais pas sur un écran géant, et la scène tombe à plat.

Je repense au plan-séquence de Bagghar, que j'attends de revoir en dvd, au ralenti, pour voir s'il ne recèle pas quelques vraies trouvailles qui m'auraient échappées.

Je repense à l'arrivée grandiose du bateau par-dessus les dunes...

Et je pousse un soupir d'une heure quarante.


Camille


P.S. Quant à Gad Elmaleh, ne le cherchez pas. Il incarne une sorte de gros Spielberg arabe (wtf, oui) et on ne reconnaît ni sa voix, ni ses gestes. Un caprice de réalisateur qui s'ennuie, en somme : "faites venir Gad Elmaleh..."

5 commentaires:

Ed a dit…

Ah oui, d'accord... Je comprends mieux le commentaire lapidaire de tout à l'heure.

Pourtant, moi, j'ai aimé. Autant je n'ai pas pardonné à Spielberg la toute première marmotte d'Indy 4 (les autres, c'était déjà trop tard : il avait osé le sacrilège d'ouvrir un Indiana Jones sur un animal en images de synthèse), autant là au moins j'ai accepté le numérique une bonne fois pour toutes et je l'ai oublié aussitôt.
Rarement au cinéma je parviens à m'extraire suffisamment de la technique pour plonger dans une histoire et retrouver ce simple plaisir de gamin de vouloir voir la suite, de vouloir juste tourner encore une page (allez papa : encore 5 minutes !)... Je parle d'un plaisir de gamin, parce qu'effectivement le film comporte quelques gamineries assez irritantes : les animaux ne m'ont pas énervé plus que ça, le rot d'Haddock m'a fait hausser un sourcil, le jeu de massacre final était de trop. Mais bon sang, quel pied malgré tout de redécouvrir Tintin comme si on ne l'avait jamais lu ! Envolées, les craintes de s'ennuyer devant une narration linéaires et empoussiérée de fidélité béate : en trahissant Hergé, Spielberg donne tout de même un superbe écrin à son héros phare.

Le personnage est transparent et Haddock lui vole la vedette ? C'est vrai, mais j'ai tout de même le sentiment que c'est là un peu l'essence de Tintin. J'en veux pour preuve cette conversation ahurissante à la sortie de la salle sur l'âge du héros. Certains lui donnaient 19 ans, d'autres 30 ou plus... Clairement : nous n'avions pas vu le même personnage. Comme dans la BD, non ?

Curieusement, je crois que j'ai aimé ce Tintin pour la raison la plus opposée à celle qui fait que j'aime d'ordinaire un film : je n'ai pas analysé, j'ai juste regardé des aventures, belles à regarder, en écoutant du John Williams. Le fameux plan séquence, par exemple, je l'ai noté du coin de l’œil mais je m'en foutais ; je voulais juste qu'ils récupèrent ces satanés parchemins...

Mais ce n'est que mon avis, visiblement très éloigné du tien.
Y'a plus qu'à attendre "Cheval de guerre" pour revoir Spielberg faire un vrai film, maintenant, donc. (Parce que oui, je maintiens : Indy 4 ne compte pas. Non pas qu'il soit mauvais, mais voilà.)

Ed a dit…

Euh... tout ça pour dire que, même si je n'ai pas le sentiment d'avoir vu le même film (c'est chouette pour ça, le cinoche), j'ai bien aimé ta critique et les points que tu soulèves sont intéressants. Comme toujours ici, d'ailleurs !
J'aime vraiment votre regard à tous les deux.

Camille B. a dit…

Tu me vends du rêve quand tu dis que tu as noté le plan-séquence du coin de l'œil... J'aurais dû, moi aussi, sortir de la technique et simplement m'occuper de l'histoire, ressentir à quel point les travellings de cette séquence-là convenaient parfaitement à ce qui s'y déroulait, plutôt que de chercher à me faire un dessin mental de leur trajectoire.

Tout ça pour dire que je vais y retourner et que je le regarderai comme le petit film d'aventures qu'il se veut être. Si je n'aime toujours pas, je ne pourrai m'en prendre qu'à moi-même.

Sinon,

Merci, Ed, merci, vraiment ! On espère que tu nous suivras encore longtemps :)

Quant à Tintin, je lui donne 25 ans... Plus un ado et pas encore un père de famille !

Ed a dit…

Ben justement, à mes yeux, c'est ce qui faisait la réussite du film : j'ai à peu près réussi à oublier la technique. C'est rare, donc précieux.

Quant à vous suivre longtemps encore... si vous continuez à porter ce regard-là sur le cinéma, il y a de bonnes chances que ce soit le cas. Depuis qu'un copain (qui a dû vous connaître IRL, à une époque, si j'ai bien suivi) m'a donné l'adresse, j'aime venir faire un tour. Et je suis toujours étonné qu'il n'y ait pas (ou peu) de commentaires, d'ailleurs, vu la qualité de ce que je lis.
Alors voilà : je reste squatter, du coup !

Elodie LL a dit…

Je ne suis pas une fan de Tintin. Je n'ai même pas lu tous les albums.
Mais Julien adore littéralement Tintin et Hergé. Il va jusqu'à collectionner les figurines.

Pour moi, Hergé et Tintin, sont un peu comme mon Julien. Intelligents mais naïfs, combattifs mais désintéressés.

Je n'ai pas retrouvé ça dans le film. Je n'ai pas retrouvé l'esprit tintin que l'on était en droit d'attendre. Il parait qu'Hergé a dit lui-même qu'il ne voyait que Spielberg capable d'adapter ses films, parce que Indiana est proche de Tintin. Râté.
La scène qui m'a le plus choquée? Quand Haddock rote dans le réservoir pour éviter que l'avion ne s'écrase. J'ai cru qu'il allait vomir, Jules a eu peur qu'il ne pisse.

Au moins, on aura vu le bateau voguer sur les dunes...