Et l’écran est si grand, si grand. Le regard monte autant qu’il descend pour capter toute l’image. Les scènes labyrinthiques des poursuites dans les coursives inondées sont évidemment exploitées au maximum de leurs potentialités. Sublime 3D, hypnotisante 3D, oppressante 3D. Mais là où c’est génial, c’est quand l’eau occupe tout le tiers inférieur de l’image, et s’enfonce dans l’écran jusqu’à son centre : parce qu’on a véritablement l’impression qu’en baissant les yeux on regarde un immense bassin qui s’étend là, juste devant la balustrade du cinéma.
Et puis le deuxième soir, le public est au taquet. S’il peut être agaçant de retrouver des affiches de films nous rappelant notre adolescence dans les rues, le plaisir de revoir un film qu’on connaît par cœur est de ceux qu’on aurait tort de bouder. Première salve d’applaudissements pour le logo 20th Century Fox. Cris de joie et éclats de rire lors du finale de la séquence du baiser à la proue du bateau (et fondu enchaîné). Eclats de rire et applaudissements lors de la main collée contre la buée. Silence total lors du dernier échange entre Jack et Rose. Applaudissements lors du dernier baiser, à la toute fin. Et au nom du réalisateur.
Titanic au Grand Rex, c’est surtout une poignée de plans absolument fascinants. On voudrait pouvoir arrêter l’image et la regarder comme on s’arrête devant les Noces de Cana de Véronèse au Louvre, sous la Chapelle Sixtine. Gigantisme. Ce fameux plan des trois hélices et de la poupe couleur de bronze qui s’élève au-dessus des naufragés dans l’eau noire. Immense. Immense. Celui du cadavre devenu gigantesque, gigantesque, et qui flotte sous la coupole éclatée, submergée. Qui flotte vraiment devant nous, fantôme géant. Parce que la 3D est parfaite. Que ce corps est immense et qu’il flotte, comment dire, pas sur l’écran mais vraiment devant nous, et il fait bien 10 mètres de long, et derrière il y a cette lumière étrange qui filtre à travers l’eau et le verre brisé. Fascinant. Sublime.
Bonheur.
P.S. Et non, contrairement à Lucas, Cameron n’a rien retouché aux effets spéciaux de l’époque, les figurants numériques continuent de marcher comme des automates. Cela ne pose aucun problème, pas plus que l’image floue par moments. Même la luminosité semble rigoureusement la même que sur le DVD, en dépit des lunettes. C’est le pied intégral. Vous n’avez pas idée.
2 commentaires:
Je vais surement aller tremper ma petite madeleine dans ce trop plein d'eau salée avec Camille; elle avait réussi à ce que je l'accompagne deux fois...sans compter les autre !!!
Cameron est le roi des abysses.
Si Cameron lui-même lisait ce commentaire, je suis sûr qu'il ne serait toujours pas aussi réjoui que moi.
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